
17 nov Montpellier : l’avant-première de la semaine DECLICS 2016
C’est 55 élèves de terminale S du lycée Jean Monnet à Montpellier qui ont vécu ce mardi, soit quelques jours avant le lancement de la semaine officielle, le premier événement DECLICS 2016. Le programme DECLICS est organisé par le Cercle FSER. Il aura lieu cette année dans une dizaine de lycée, permettant à environ 400 lycéens d’interagir avec des chercheurs en biologie, qui se déplacent dans leur lycée pour une demi-journée d’échange. L’après-midi est organisée au lycée Jean Monnet par les enseignantes de SVT, Frédérique Naudin et Dominique Chirpaz qui ont reçu un protocole de mise en place pour recevoir sans encombre les 11 chercheurs. Et ce fut une réussite !
Au programme de l’après-midi, 3 activités.
▪ Une conférence par Reini Fernandez De Luco, lauréate FSER pour parler aux élèves de l’esprit critique, du processus de construction des connaissances, et des métiers de la recherche.
▪ Un speed-meeting entre chercheurs et les lycéens, pour des échanges de proximité.
▪ Des échanges chercheurs-enseignants de SVT afin de créer du lien entre secondaire et université.
1) La conférence, de l’orientation professionnelle à la démarche de recherche.
C’est Reini De Luco, lauréate FSER et responsable d’une équipe de recherche à l’IGH (l’Institut de Génétique Humaine) qui a porté cette après-midi d’échange. Elle a commencé par donner une courte conférence dans la géode du lycée. Une conférence scientifique ? Pas uniquement. Elle demande aux lycéens s’ils pensent que la recherche se fait seul ou à plusieurs. « Les deux » répondent les élèves. Reini De Luco leur explique que la recherche se fait en équipe ! Comment devient-on chercheur ? Quels sont les différents métiers de la recherche ou ceux que l’on peut intégrer après un doctorat ? C’est donc d’abord d’orientation professionnelle dont Reini de Luco a parlé à ces 55 élèves qui choisissent cette année leur orientation post-bac.

Puis on parle démarche de recherche. « Faire de la recherche c’est avoir l’esprit critique, remettre tout en question. Il n’y a pas de vérité suprême, on est jamais sûr de quoi que ce soit à 100%. Chaque fois qu’on analyse un résultat, il faut le faire sans préjugé et avec l’esprit ouvert. » Elle leur parle rapidement de son sujet, l’épissage alternatif, puis de l’utilisation des modèles en biologie « il n’y a pas de modèle idéal, tout dépend de la question que l’on se pose ». C’est donc une conférence ludique, qui a lieu au lycée Jean Monnet, ne traitant pas que de connaissances scientifiques mais surtout du processus de la construction de ces connaissances et de la démarche scientifique qui porte le métier de chercheur.
2) Les lycéens sont sortis enthousiastes de la conférence, le speed-meeting commence. Un moment d’échanges entre les lycéens et 11 chercheurs qui se sont déplacés dans le lycée pour parler avec les élèves. Et ce sont plusieurs métiers qui sont représentés cet après-midi : ingénieurs, doctorant, post-doctorants, chargé de recherche… les élèves touchent alors du doigt la réalité de la diversité des métiers de la recherche. Par groupes de 5 ou 6 par table, toutes les 12 minutes les chercheurs changent de table pour discuter avec un nouveau groupe. « J’ai fait un Bac S, comme vous, aujourd’hui je suis ingénieure dans une équipe de recherche ». En effet les questions d’orientation professionnelle sont au cœur des discussions.


Diwas Strivastava, doctorant est venu avec dans une boîte des tubes de drosophiles (un animal modèle en biologie). « J’ai plutôt l’intention de faire médecine, déclare une lycéenne à Reini De Luco, mais la présentation de votre parcours donne envie d’envisager la recherche ». Reini De Luco quand à elle déclare à un élève qui doute « si tu as envie d’essayer, il faut se lancer, après tu verras bien ».
Une des enseignantes remarque que tous les élèves participent, même ceux qui d’ordinaire sont plutôt réservés…
3) Créer du lien secondaire-universités. Après le speed-dating, c’est autour d’une collation préparée par les enseignantes de SVT que les échanges entre chercheurs et enseignants du secondaire ont pu se prolonger. Deux lycéens, captivés, restent pour continuer à poser des questions à une des chercheuses. On discute de l’utilité pour les chercheurs de participer à ce genre d’action, actuellement non valorisées dans les carrières des scientifiques. Une ingénieure a même dû poser une demi-journée pour pouvoir participer. L’un des chercheurs s’exprime alors « Il y a une dimension politique à participer à ce genre d’actions, ces élèves, même s’ils ne continuent pas dans la science seront de futurs citoyens ». Après la collation, Reini De Luco prends un temps de discussion avec 3 enseignants du lycée pour discuter avec eux des dernières grandes avancées dans le domaine de la biologie et des possibilités d’échanges entre les laboratoires de recherche et l’enseignement au lycée Jean Monnet.
Cet événement est le premier d’une série qui aura lieu à paris, Lyon et Nice la semaine du 21 novembre. En 2017 ce programme sera étendu à plus large échelle, afin que le maximum de lycéens ait ainsi l’occasion de rencontrer le monde de la recherche, et surtout afin de créer du lien entre les enseignants de lycées et les chercheurs.
À ce speed-dating qui a donc permis aux lycéens de découvrir le monde de la recherche ont participé (merci à eux !!!) :
Reini Fernandez De Luco : lauréate FSER 2016, Directeur de recherche, Institut de Génétique Humaine.
Alexandre Seguelle : doctorant dans l’équipe de Reini De Luco, Institut de Génétique Humaine.
Gilles Subra : professeur d’université et chef d’équipe, Institut des Biomolécules Max Mousseron.
Lauriane Fritsch : ingénieure d’étude, Institut de Génétique Humaine.
Carlos Sanchez : post-doctorant, Centre de Recherche en Biologie cellulaire de Montpellier
Anne Coleno : post-doctorante, Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier.
Guillaume Bossis : chargé de recherche, Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier.
Diwas Srivastava : doctorant, Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier.
Maithé Corbani : chargée de recherche, Institut de Génomique Fonctionelle
Stéphanie Ventéo : ingénieure de recherche, Institut for Neurosciences for Montpellier
Eneritz Agirre : Post-doctorant, Institut de Génétique Humaine.