Lisa Roux

Cadre général de la recherche

Les odeurs sont des indices puissants pour susciter des souvenirs. L’odeur d’un parfum peut nous ramener à un endroit familier ou nous rappeler une personne qui nous est chère. Ces observations subjectives s’expliquent en partie par la façon dont notre cerveau est câblé : le système olfactif présente des connexions anatomiques directes avec des régions cérébrales clés impliquées dans la fonction de mémoire. Pourtant, le lien entre les réseaux olfactifs et la mémoire a rarement été exploré par rapport à d’autres modalités sensorielles. Le programme de recherche de Lisa Roux vise à identifier les substrats neuronaux de la formation de la mémoire olfactive dans des réseaux cérébraux distribués.

Pour atteindre cet objectif, son équipe utilise une combinaison de méthodes avancées qui permettent d’enregistrer et de manipuler en temps réel des ensembles neuronaux chez des rongeurs se déplaçant librement, afin d’obtenir une compréhension mécanique approfondie des fonctions cérébrales. Ces méthodes comprennent des enregistrements chroniques en électrophysiologie grâce à des électrodes multi-sites à haute densité (« silicon probes »), du suivi comportemental en 3D, des enregistrements de la respiration et des manipulations optogénétiques en boucle fermée chez des rongeurs en cours de comportement.
Bases neurales de l’identité olfactive

Chez les rongeurs comme chez la plupart des Mammifères, les chemosignaux sociaux (signaux olfactifs produits par le corps des individus) représentent des signaux de communication efficaces véhiculant des informations importantes telles que la propriété du territoire, la localisation des ressources et l’identité. Malgré l’importance de ces signaux dans les comportements des rongeurs, nous avons peu de connaissances sur la façon dont ils sont traités et stockés dans le cerveau pour un rappel ultérieur.
Lisa Roux et son équipe visent à identifier les mécanismes cérébraux qui sous-tendent la contribution des chemosignaux sociaux à la mémoire spatiale et sociale chez la souris – à savoir la mémoire d’un individu et la mémoire de son territoire. Elle se concentre sur les interactions entre le système olfactif principal et l’hippocampe, une région du cerveau centrale pour ces deux fonctions fondamentales de la mémoire. Dans l’ensemble, leurs travaux devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes de réseau qui sous-tendent la mémoire et contribuer à notre compréhension des comportements sociaux.