Patrick Mehlen

Introduction

Au sein d’un organisme, le renouvellement des cellules est étroitement contrôlé. Un des moyens de contrôle est la relation de dépendance que la cellule entretient vis-à-vis de molécules solubles –appelées ligands- nécessaires à sa survie : ces ligands sont reconnus par des protéines présentes à la surface de la cellule, appelées récepteurs à dépendance (RD). Si le RD n’est pas en présence de son ligand, un signal de mort est engagé et la cellule meurt. Or dans certains cancers, les cellules s’affranchissent de ce mécanisme de contrôle soit en devenant capable de produire elles-mêmes leur ligand, soit en se débarrassant du RD, leur permettant de ne plus dépendre de la présence du ligand. Dans les deux cas, elles ne dépendent alors plus de la présence du ligand pour survivre et peuvent se multiplier de manière incontrôlée pour donner des tumeurs.

Dès lors, comprendre ces mécanismes représente un enjeu majeur pour ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques innovantes, en agissant soit sur le ligand, soit sur le récepteur lui-même pour restaurer sa fonction au sein des cellules l’ayant perdu.

Décrypter ces mécanismes pour proposer des moyens de combattre le cancer constitue l’axe de recherche de l’équipe de Patrick Mehlen.

Réalisations / Projets

Depuis la mise en évidence du concept des RD, Patrick Mehlen et son laboratoire ont pu identifier certains mécanismes régissant l’action des RDs et leurs implications dans le processus de tumorigénèse d’une part et identifier de nouveaux membres de cette famille de récepteurs d’autre part.

En outre, puisque l’un des objectifs majeurs de l’équipe Mehlen est de développer des molécules thérapeutiques permettant la ré-induction de la mort cellulaire via ces RD, l’équipe a participé au développement d’un anticorps thérapeutique visant à bloquer l’interaction entre le ligand netrin-1 et son RD. Cet anticorps, après un essai clinique de phase 1 (2017-2019) qui a montré très peu de toxicité et des signes encourageant d’activité anti-tumorale, est aujourd’hui en cours d’étude dans le cadre d’une phase 2 associant cet anticorps avec des chimiothérapies ou des immunothérapies.