Raphaël Mercier

     La méiose est une étape essentielle du cycle de vie des organismes se reproduisant sexuellement. En effet la méiose est la division cellulaire spécialisée qui réduit le nombre de chromosome par deux, alors que la fécondation restaure le nombre initial de chromosome. La meiose est aussi le lieu de la recombinaison génétique et est donc au cœur de l’hérédité Mendelienne. L’accroissement de nos connaissances des mécanismes de la méiose, en plus de son intérêt intrinsèque, a donc potentiellement des implications importantes pour l’agriculture et la médecine.

     Au cours de dix dernières années, Arabidopsis a émergé comme une modèle majeur dans le domaine de l’étude de la méiose. Le champ de la méiose bénéficie en effet immensément d’une approche multi-modèle où plusieurs variétés d’organismes sont représentés, ce qui permet de révéler aussi bien les mécanismes conservés que les variations existantes. Arabidopsis représente un excellent modèle pour étudier la méiose du fait de la possibilité de mener de grands cribles génétiques et de la disponibilité d’un large panel d’outils génétiques, moléculaires et cytologiques. Les travaux de Raphaël Mercier et de son équipe visent à élucider l’ensemble les mécanismes méiotiques (recombinaison, séparation des chromosomes, cycle cellulaire…). Pour cela, ils mènent divers cribles génétiques et caractérisent finement les acteurs clefs ainsi identifiés.

     L’apomixie, ou la reproduction asexuée par graine, produit des descendants génétiquement identiques à leur parent. La maitrise de l’apomixie en agronomie serait une révolution car elle permettrait la propagation par graines à l’identique de n’importe quel génotype élite, y compris des hybrides. Cependant, malgré l’existence de l’apomixie chez plus de 400 espèces d’angiospermes, très peu d’espèces cultivées sont apomixiques et les tentatives d’introduire cette caractéristique par croisement ont jusqu’à présent échoué. Raphaël Mercier et son équipe visent, via la compréhension fine des mécanismes de la reproduction sexuée, à construire l’apomixie de novo.